INSTITUT DE RADIOTHÉRAPIE ET DE RADIOCHIRURGIE

H. HARTMANN

14 février 2023

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La prise en charge du carcinome lobulaire in situ : généralités, diagnostic et traitements

Catégorie(s) : Cancer du sein
prise en charge du carcinome lobulaire in situ
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Le carcinome lobulaire est un type de cancer du sein qui se développe à partir des cellules composant les lobules, zones de la glande mammaire responsables de la production du lait maternel.

Bien que les carcinomes soient les tumeurs mammaires les plus fréquemment rencontrées, le carcinome lobulaire est significativement plus rare que le carcinome canalaire, qui se développe à partir des canaux galactophores.

Généralement de faible agressivité, cette pathologie peut bénéficier d’un protocole de traitement personnalisé et qui présente habituellement un excellent pronostic.

 

Le carcinome lobulaire in situ, qu’est-ce que c’est ?

carcinome lobulaire in situ

On parle de cancer in situ lorsque la tumeur est encore localisée, c’est-à-dire limitée à son site de développement initial (le lobule). À l’inverse, un cancer qui commence à se propager en dehors de son site de développement initial est qualifié de cancer infiltrant.

Le carcinome lobulaire in situ n’est pas nécessairement destiné à évoluer vers une forme infiltrante. Il est plus volontiers considéré comme une lésion précancéreuse, voire comme un facteur de risque de cancer du sein. En revanche, il peut être multicentrique (touchant plusieurs zones du même sein) et bilatéral (touchant les deux seins).

La prise en charge d’un carcinome lobulaire in situ diffère de celle d’un carcinome lobulaire infiltrant. Effectivement, un cancer localisé in situ peut ne requiert que de traitements locaux (chirurgie et radiothérapie), tandis que les cancers infiltrants appellent souvent l’association de traitements locaux à des traitements systémiques (chimiothérapie, thérapies ciblées, etc.).

Enfin, les tumeurs in situ offrent typiquement un très bon pronostic et présentent moins de risques de récidive que les cancers infiltrants.

 

Diagnostic du carcinome lobulaire in situ

examen mammaire dépistage cancer du sein

Le carcinome lobulaire in situ (CLIS) est habituellement diagnostiqué au cours d’une consultation de routine, dans le cadre d’une campagne de dépistage organisée ou au cours d’une consultation motivée par des symptômes mammaires (masse au niveau du sein, douleurs, inflammation, etc.).

La première étape du diagnostic consiste en un examen clinique (comprenant une inspection visuelle des seins et une palpation mammaire) et une anamnèse (interrogatoire sur les antécédents du patient).

Lorsque l’examen clinique laisse suspecter une pathologie cancéreuse, des examens d’imagerie médicale  (mammographie et ) viennent étoffer le diagnostic.

Si une tumeur mammaire est repérée à l’aide des examens d’imagerie médicale, une biopsie mammaire est alors réalisée pour confirmer le diagnostic. Cet examen consiste à prélever des cellules de la tumeur afin de les envoyer en laboratoire d’anatomo-pathologie pour les faire analyser les cellules et leur architecture au microscope. Cet examen permet d’identifier le type de cancer détecté et donc de différencier un carcinome lobulaire in situ d’un infiltrant.

 

Traitements du carcinome lobulaire in situ

Le traitement du carcinome lobulaire in situ (CLIS) dépend hautement du niveau de risque de chaque patiente. En effet, ce type de tumeur ne devient invasif que dans 10 à 30 % des cas environ, ce qui peut questionner le recours aux traitements radicaux dont les effets secondaires peuvent être très lourds. Cependant, ce risque considéré comme suffisant, une chirurgie oncologique à visée curative est donc généralement proposée d’emblée.

Traitement chirurgical du carcinome lobulaire

Elle consiste la plupart du temps en une tumorectomie, traitement conservateur consistant à ôter la tumeur ainsi qu’une marge de tissus sains.

En cas de lésions étendues (multi-focales), une mastectomie, consistant à enlever le sein dans sa totalité est alors proposée. Cette dernière peut être associée d’une reconstruction mammaire immédiate (RMI) selon différents critères qui doivent être présentés et expliqués à la patiente avant tout geste chirurgical.

La chirurgie prophylactique proposée dans le cadre de la prise en charge du cancer du sein peut consister en l’ablation du sein controlatéral, c’est-à-dire le deuxième organe mammaire non atteint par la tumeur mammaire. Elle est discutée dans le cas de terrain à risque (prédisposition familiale, mutation de gènes BRCA).

Traitement par Radiothérapie du carcinome lobulaire

patient cyberknife

L’indication en une radiothérapie complémentaire est discutée en Réunion de Concertation Pluridisciplinaire. Dans la majorité des cas de CLIS, il n’y a pas d’indication de radiothérapie complémentaire.

Elle est en revanche indiquée, sur le sein après tumorectomie, en cas de présences de certains critères retrouvés à l’anatomopathologie : CLIS de type pléomorphe, présence de nécrose, grade nucléaire élevé .

Elle n’est jamais indiquée dans le cadre d’un CLIS en cas de mastectomie totale avec des marges suffisantes.

Aucun traitement systémique (hormonothérapie ou chimiothérapie du cancer du sein) n’a sa place dans le traitement d’un CLIS. Au décours, chez les patientes présentant peu de risque de développer un cancer invasif, la surveillance est souvent le protocole de prise en charge privilégié

Dr Pauline CASTELNAU-MARCHAND

Le Dr Pauline Castelnau-Marchand a rejoint l’équipe de l’Institut de Radiothérapie Hartmann en 2020, afin de poursuivre son activité médicale et de recherche, elle est notamment très impliquée dans la prise en charge des cancers du sein chez les femmes jeunes, des cancers ORL, urologiques ou encore digestifs. Le Docteur Castelnau-Marchand est également engagée dans l’enseignement et la formation médicale, en tant que vice-présidente du Club des Oncologues Radiothérapeutes Parisiens (CORP) depuis 2018.

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