Le cancer du sein est le cancer le plus fréquemment rencontré chez la femme, et la chimiothérapie est l’un des traitements pour le prendre en charge.
Bien qu’il puisse s’agir d’un traitement angoissant du fait de ses lourds effets secondaires, la chimiothérapie est d’une redoutable efficacité contre les cellules cancéreuses. Elle peut être sollicitée à toutes les étapes du traitement, utilisée dans une visée curative ou palliative, et s’associer ou non à une radiothérapie, une chirurgie, ou encore une hormonothérapie.
Le cancer du sein en France
Le cancer du sein est une tumeur maligne (cancéreuse) qui prend naissance à partir des cellules saines constituant naturellement les tissus mammaires. Différents tissus mammaires peuvent être affectés par les pathologies cancéreuses, mais la tumeur maligne la plus fréquemment rencontrée est le carcinome canalaire.
Le carcinome canalaire se développe à partir des cellules des canaux galactophores du sein. On rencontre également des carcinomes lobulaires, prenant naissance dans les lobules mammaires, et, plus anecdotiquement, des lymphomes, sarcomes, cancers inflammatoires et autres tumeurs malignes rares.
À l’heure actuelle, c’est le cancer féminin le plus répandu en France et dans le monde (le cancer du sein existe aussi chez l’homme dans de rares cas). Du fait de son incidence importante, il est la principale cause de décès par cancer.
En effet, il n’est pas si létal d’un point de vue statistique : c’est même plutôt un cancer à bon pronostic, avec un taux de survie globale à 5 ans de 87%, tout stade confondu. Toutefois, le pronostic de chaque patiente est unique en fonction de son profil et des caractéristiques de sa maladie. Le cancer est en effet une pathologie aux multiples visages, dont l’évolution peut varier chez chaque patiente.
La chimiothérapie : présentation et mode d’action
La chimiothérapie est un traitement médicamenteux composé de substances antitumorales. Il existe différentes substances pouvant être utilisées dans le cadre d’une chimiothérapie, la plupart du temps en synergie afin de renforcer mutuellement leurs effets. Chaque substance antitumorale cible une caractéristique particulière des cellules cancéreuses, d’où l’importance d’un diagnostic précis permettant de catégoriser chaque tumeur et de mettre en œuvre le traitement le plus ciblé et efficace possible.
Dans la plupart des cas, la caractéristique ciblée par la chimiothérapie est la division cellulaire rapide, typique des cellules cancéreuses. En s’attaquant aux cellules en division, la chimiothérapie bloque la croissance des tumeurs et, à terme, provoque leur disparition.
Il convient toutefois de noter que la division cellulaire n’est pas une caractéristique propre aux cellules cancéreuses. Toutes les cellules de l’organisme se divisent pour se multiplier et se renouveler sans cesse : cela fait partie de leur cycle de vie naturel.
Aussi, la chimiothérapie altère nécessairement certaines cellules saines de l’organisme lors de leur processus de division. Ces dernières sont moins sévèrement touchées que les cellules cancéreuses, car elles se divisent moins souvent et moins rapidement. Toutefois, ces « dommages collatéraux » sont à l’origine d’effets secondaires parfois conséquents.
La chimiothérapie est un traitement systémique, qui agit dans tout l’organisme. Le traitement peut être administré par voie orale ou intraveineuse. Lorsqu’il s’agit de comprimés à prendre par voie orale, la patiente peut poursuivre son traitement à domicile. En cas d’injection intraveineuse, il convient habituellement de se rendre en centre de traitement pour recevoir la chimiothérapie.
Vidéo de présentation de la chimiothérapie
Chimiothérapie adjuvante et néoadjuvante dans le traitement du cancer du sein
La chimiothérapie intervient dans certains cas dans la lutte contre le cancer du sein. Elle peut toutefois être laissée de côté cas de cancer diagnostiqué à un stade très précoce de son évolution, auquel cas un traitement local (chirurgie et radiothérapie) peut suffire.
Typiquement, la chimiothérapie est associée à la radiothérapie et à la chirurgie oncologique. Elle peut être administrée avant la chirurgie (chimiothérapie néoadjuvante) ou après (chimiothérapie adjuvante).
La chimiothérapie néoadjuvante permet de réduire la taille de la tumeur avant chirurgie pour faciliter son ablation. La chimiothérapie adjuvante permet, quant à elle, de réduire les risques de récidive en éliminant d’éventuelles cellules cancéreuses restantes après une chirurgie.
Lorsqu’une chirurgie n’est pas possible, parce que la patiente ne souhaite pas en bénéficier, ou parce que son profil ou la nature même du cancer ne le permet pas, la chimiothérapie peut intervenir seule.
Dans ce cas, elle adopte souvent une portée palliative c’est-à-dire qu’elle ne vise pas de guérison complète. Elle permet toutefois d’améliorer la qualité de vie de la patiente en réduisant les symptômes causés par la maladie et d’allonger son espérance de vie en ralentissant la formation de métastases.
De nos jours, les thérapies ciblées sont de plus en plus utilisées dans les phases avancées ou métastatiques. Ces traitements permettent ainsi un traitement adapté au profil tumoral en diminuant les effets indésirables.
La chimiothérapie s’affirme comme un des piliers de la lutte contre le cancer. Les avancées constantes de la médecine oncologique lui permettent de s’avérer toujours plus efficace et plus ciblée, causant de moins en moins d’effets secondaires lourds. Malgré les progrès de la médecine, ce traitement demeure toutefois agressif, et des effets secondaires invalidants existent toujours. Ils sont toutefois de mieux en mieux pris en charge par la médecine moderne.
Si la décision de bénéficier ou non d’une chimiothérapie revient toujours à la patiente, il est important que cette dernière puisse obtenir toutes les informations nécessaires auprès de son équipe médicale pour prendre une décision éclairée. Les effets secondaires de ce traitement sont, certes, très anxiogènes, mais son efficacité contre le cancer est éprouvée.