INSTITUT DE RADIOTHÉRAPIE ET DE RADIOCHIRURGIE

H. HARTMANN

23 juin 2025

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Les 4 principaux types de traitement systémique

Catégorie(s) : Traitements
Les 4 principaux types de traitement systémique
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Les traitements systémiques regroupent plusieurs traitements conçus pour attaquer les cellules cancéreuses. On distingue quatre types principaux : cytotoxique, ciblée, hormonale et biologique. Chacun possède des mécanismes différents pour détruire ou empêcher la croissance des cellules cancéreuses. Les traitements peuvent ainsi être adaptés à chaque pathologie, afin d’offrir des réponses spécifiques selon la situation de chaque patient.

Chimiothérapie : généralités

La chimiothérapie est l’une des approches thérapeutiques les plus couramment utilisées dans la lutte contre les cancers. Elle repose sur l’administration de médicaments qui ont pour but de détruire les cellules cancéreuses qui se multiplient de manière incontrôlée. Toutefois, ces médicaments peuvent aussi toucher des cellules saines, d’où certains effets secondaires fréquents. La chimiothérapie peut être envisagée dans diverses situations : soit en tant que traitement principal, soit pour compléter d’autres approches comme la chirurgie ou la radiothérapie.

Les protocoles de chimiothérapie varient selon plusieurs facteurs comme le type de pathologie tumorale et son stade. Ils peuvent être administrés par voie intraveineuse, orale, ou parfois locale, en fonction du type de cancer et des objectifs thérapeutiques. Par ailleurs, ces traitements permettent de réduire la taille des tumeurs (avant chirurgie), d’empêcher leur propagation, d’éliminer les cellules cancéreuses restantes après une intervention chirurgicale, ou encore de potentialiser l’effet de la radiothérapie. Chaque protocole est personnalisé selon la situation du patient.

Chimiothérapie cytotoxique

La chimiothérapie cytotoxique est sans doute la forme la plus connue. Elle repose sur l’utilisation de médicaments qui s’attaquent directement aux cellules cancéreuses en empêchant leur division. Les agents cytotoxiques ciblent les cellules qui se multiplient rapidement, ce qui explique leur efficacité, mais aussi leurs effets secondaires. En effet, certaines cellules saines, comme celles des cheveux ou des muqueuses, se multiplient également rapidement, d’où des impacts collatéraux souvent temporaires.

Les agents cytotoxiques peuvent être classés en plusieurs catégories, comme les agents alkylants, les antimétabolites, ou encore les anthracyclines. Ces derniers, par exemple, perturbent l’ADN des cellules cancéreuses en les empêchant ainsi de se reproduire. La chimiothérapie cytotoxique peut être utilisée seule ou combinée à d’autres types de traitement, selon le type et la progression du cancer. Cette approche permet de cibler un large éventail de cancers, même ceux ayant développé une certaine résistance à d’autres traitements.

La chimiothérapie cytotoxique peut être administrée avant ou après une intervention chirurgicale pour maximiser les chances d’éliminer les cellules cancéreuses.

Thérapie ciblée

La thérapie ciblée, comme son nom l’indique, s’attaque spécifiquement aux cellules cancéreuses en visant des anomalies moléculaires spécifiques. Contrairement aux traitements cytotoxiques, elle permet de minimiser les dommages sur les cellules saines. Cela s’explique par le fait que ces thérapies visent des récepteurs, des protéines ou des enzymes particuliers, présents uniquement ou en excès dans les cellules cancéreuses.

Un exemple bien connu est l’inhibition des récepteurs de la tyrosine kinase, une enzyme essentielle à la croissance de certaines cellules tumorales. En bloquant ces récepteurs, la thérapie ciblée permet de stopper la progression du cancer, notamment dans certains types de cancers du sein, du poumon ou du côlon. Ce traitement peut être envisagé chez des patients porteurs de mutations génétiques spécifiques, identifiées lors de tests biomoléculaires.

La thérapie ciblée peut cependant entraîner l’apparition de résistances. Les cellules cancéreuses peuvent en effet s’adapter et trouver des moyens de contourner l’obstacle. Néanmoins, des progrès constants dans la recherche permettent de développer de nouvelles molécules capables de contourner ces résistances.

Traitement hormonal

Le traitement hormonal ou plutôt anti-hormonal n’est efficace que sur certains types de cancers : ceux présentant des récepteurs hormonaux positifs. L’hormonothérapie est en effet principalement utilisée dans les cancers dits « hormonodépendants », tels que le cancer du sein ou de la prostate. Ces types de cancers se développent sous l’influence d’hormones, comme les œstrogènes ou la testostérone. L’objectif de l’hormonothérapie est donc de bloquer la production de ces hormones ou d’empêcher leur interaction avec les cellules cancéreuses.

Le tamoxifène et les inhibiteurs de l’aromatase sont parmi les médicaments les plus couramment utilisés dans cette catégorie. Ils permettent de réduire la stimulation hormonale des tumeurs, ralentissant ainsi leur croissance. Ce type de traitement peut être administré seul ou en combinaison avec d’autres thérapies, comme la radiothérapie.

Ce traitement peut être prolongé sur plusieurs années après l’intervention chirurgicale, afin de prévenir toute récidive. Cette approche a permis une amélioration significative des taux de survie, en particulier chez les femmes atteintes de cancer du sein.

Thérapie biologique

La thérapie biologique, également appelée biothérapie, utilise les défenses naturelles de l’organisme pour lutter contre les cellules cancéreuses. Contrairement à la chimiothérapie traditionnelle qui agit directement sur les cellules tumorales, la biothérapie stimule ou modifie le système immunitaire pour qu’il reconnaisse et attaque plus efficacement les cellules malades. Ce traitement est particulièrement indiqué dans les cancers résistants aux thérapies classiques.

Les anticorps monoclonaux, par exemple, se fixent sur des récepteurs spécifiques des cellules cancéreuses, ce qui permet de les détruire tout en épargnant les tissus sains. D’autres approches, comme l’utilisation de cytokines, visent à renforcer l’activité des cellules immunitaires contre les tumeurs. Ces traitements innovants offrent de nouvelles options thérapeutiques aux patients, mais ils ne conviennent qu’à certains types de cancers qui présentent des caractéristiques biologiques spécifiques.

Contrairement à la thérapie ciblée qui agit directement sur des anomalies identifiées au niveau des cellules cancéreuses, la biothérapie stimule le système immunitaire et les défenses naturelles du corps pour attaquer les cellules tumorales.

 

Dr Clémentine Besnard

Le Dr Clémentine Besnard a effectué ses études médicales à l'Université Paris V René Descartes. Durant son internat elle a perfectionné ses compétences en Oncologie Médicale à l’Institut Curie et à l’Hôpital Européen Georges Pompidou, et en Oncologie-Radiothérapie à l’hôpital Henri Mondor, à la Pitié Salpêtrière, à l’Institut Gustave Roussy, et à l’Institut Hartmann. Consulter la fiche du Dr Clémentine Besnard

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