Le cancer de la prostate est le cancer plus répandu en France. Exclusivement masculin, c’est un cancer de très bon pronostic, peu agressif et répondant bien à la plupart des traitements disponibles.
Malgré ces points positifs, il est essentiel de ne pas baisser la garde : la prise en charge précoce du cancer de la prostate reste un atout de taille pour bénéficier de thérapies moins lourdes, et il demeure donc crucial de surveiller de près l’apparition de ses tout premiers symptômes.
Outre la surveillance des premiers symptômes de la maladie, la détection précoce du cancer peut passer par une stratégie de dépistage individuelle, une question à étudier au cas par cas avec votre équipe soignante.
Le cancer de la prostate, qu’est ce que c’est ?
Le cancer de la prostate est une tumeur maligne qui prend naissance dans les cellules de la prostate, organe du tractus reproducteur et urinaire de l’homme. Il existe différents types de cancers prostatiques, mais l’adénocarcinome est, de loin, la tumeur la plus fréquemment rencontrée. Une tumeur maligne se caractérise par son développement exponentiel et incontrôlable, qui met en péril l’intégrité de tout l’organisme.
De fait, au contraire d’une tumeur bénigne (non cancéreuse), une tumeur maligne (cancéreuse) ne se limite pas à une seule région du corps, mais envahit les tissus qui l’entourent jusqu’à s’étendre hors de son organe d’origine, pour finir par se propager à l’organisme tout entier (stade métastatique).
Heureusement, la majorité des cancers de la prostate évoluent plutôt lentement au regard d’autres tumeurs cancéreuses plus agressives. Aussi, il atteint rarement le stade métastatique, et ne menace habituellement pas les jours du patient.
Par ailleurs, le cancer de la prostate est fréquemment détecté au tout début de son évolution grâce au dépistage, alors qu’il en est encore aux stades précoces de son développement. À ce stade, la tumeur est localisée, c’est-à-dire qu’elle ne s’est pas étendue aux organes voisins ou au reste de l’organisme. La prise en charge d’une tumeur localisée est hautement plus efficace que le traitement d’un cancer envahissant, dont il est très difficile de localiser et de détruire toutes les cellules disséminées dans l’organisme.
Premiers symptômes du cancer de la prostate
Apprendre à repérer les tout premiers symptômes du cancer de la prostate est essentiel pour favoriser une prise en charge précoce et bénéficier du meilleur pronostic. La prostate étant un organe de l’appareil urinaire et reproducteur, les premiers symptômes d’une tumeur prostatique sont étroitement liés aux fonctions urinaires et sexuelles.
Ces symptômes peuvent souvent être liés à une tumeur bégnine de prostate (adénome prostatique) plutôt qu’un cancer de prostate. Le cancer de la prostate peut également provoquer des symptômes généraux (affaiblissement général, perte de poids, etc.), mais ces derniers sont habituellement des signes tardifs, survenant lors des derniers stades de la maladie.
Le premier signe d’alerte est une envie d’uriner anormalement fréquente et/ou urgente. La miction peut également être difficile, voire douloureuse, accompagnée de sensation de brûlure ou de gêne. Des sensations anormales accompagnent souvent la miction, notamment l’impression de ne pas avoir vidé la vessie complètement après avoir uriné. L’incontinence urinaire est également signal d’alarme à ne pas ignorer.
Une hématurie, présence de sang dans les urines, est également un symptôme précoce du cancer de la prostate, ainsi que des tumeurs de la vessie ou des reins (bien plus rares). La présence de sang dans le sperme est également évocatrice d’un cancer de la prostate.
Enfin, on observe parfois des douleurs dans la région pelvienne et/ou le bas du dos, ainsi qu’une sensation de gêne ou de lourdeur.
Le dépistage du cancer de la prostate
Être à l’affut des premiers symptômes du cancer de la prostate ne suffit pas toujours à détecter précocement la maladie. Les campagnes de dépistage individuelles sont hautement plus efficaces à ces fins, et méritent l’attention de tous les hommes âgés de plus de 50 ans, ainsi que des hommes à risque, quel que soit leur âge.
Toutefois, s’il permet de détecter tôt la maladie, le dépistage précoce n’impacte pas significativement la mortalité, et doit donc être discuté au cas par cas en fonction des risques présentés par chaque patient.
L’objectif du dépistage du cancer de la prostate est de détecter la présence de tumeur cancéreuse avant l’apparition des premiers symptômes de la maladie, soit le plus tôt possible. Les examens de dépistage de référence sont le toucher rectal, qui consiste à palper la prostate pour détecter toute masse anormale, et la mesure du taux de PSA.
Le PSA (Antigène Spécifique de la Prostate) est une substance produite par les cellules prostatiques. Son augmentation peut être corrélée à une augmentation du nombre de cellules prostatiques, ce qui survient typiquement lors de la formation de tumeurs (bénignes ou malignes).
Très fréquent, le cancer de la prostate est désormais une maladie bien connue et maîtrisée des professionnels de santé. Ce cancer lorsqu’il est habituellement prise en charge précocement présente d’excellentes chances de guérisons complètes ou durables.
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Pour bénéficier d’un traitement efficace et d’un bon pronostic, il demeure toutefois crucial de réaliser le dépistage avec le dosage régulier du PSA à partir de 50 ans et de rester à l’affut de tout symptôme évocateur de cette affection, voire d’envisager une stratégie de dépistage individuelle plus précoce chez les patients présentant des facteurs de risque.