Le cancer de la prostate est le plus fréquent chez les hommes. Chaque année en France, près de 70 000 nouvelles personnes sont diagnostiquées. La prise en charge du cancer de la prostate consiste à réaliser un traitement curatif ou à se limiter à une simple surveillance active, dans un premier temps.
Épidémiologie du cancer de la prostate
Le cancer de la prostate intervient généralement chez les hommes après 50 ans. Il reste rare chez les sujets jeunes. Son incidence tend à augmenter avec l’âge. Bien souvent, on le diagnostic aux alentours de 70 ans.
La plupart des cancers prostatiques (90 %) sont des adénocarcinomes. Cela signifie que les cellules épithéliales (situées sur le tissu englobant la prostate) sont le point d’origine de la tumeur maligne.
Les facteurs de risque sont encore à démontrer. Cependant, les antécédents familiaux sont un risque avéré et peuvent augmenter les chances de développer un cancer de prostate. Ce risque serait également plus grand chez les hommes d’origine africaine ou antillaise.
Diagnostic du cancer prostatique
Le diagnostic de cancer de prostate est effectué en plusieurs phases. La première étape est la consultation lors de laquelle le médecin spécialiste réalise un interrogatoire détaillé ainsi qu’un examen clinique avec toucher rectal. Puis, en cas de suspicion de tumeur maligne, une prescription d’analyse de sang est nécessaire pour doser le taux de PSA, le marqueur tumoral du cancer prostatique. Si l’on note une anomalie lors de ces premiers examens, l’urologue peut prescrire la réalisation d’une biopsie prostatique afin d’analyser des échantillons de tissus provenant de la masse suspecte. L’étude de ces tissus est nécessaire pour confirmer le diagnostic de tumeur maligne et évaluer ses caractéristiques (taille, type, stade, extension, etc.).
Lorsque la biopsie prostatique revient positive (c’est à dire qu’elle confirme la présence d’un cancer), la réalisation d’un bilan d’extension est possible. Le praticien prescrit alors la réalisation d’examens complémentaires pour observer l’extension de la maladie et la possible présence de métastases. Le bilan d’extension peut comprendre une IRM pelvienne et prostatique, un scanner abdomino-pelvien, un TEP Scanner, une scintigraphie osseuse….
Lorsque les résultats de l’ensemble de ces examens sont obtenus, les spécialistes décident de la stratégie thérapeutique à adopter lors d’une Réunion de Concertation Pluridisciplinaire.
La surveillance active
Quand le cancer de prostate est asymptomatique et que la tumeur est localisée, les médecins peuvent proposer une surveillance active. Elle consiste à réaliser des examens régulièrement (tels qu’un dosage du PSA) afin de surveiller l’avancée de la maladie et l’apparition de signes cliniques. Certains types de cancers évoluent lentement. La surveillance active permet de retarder le début des traitements pour limiter les effets secondaires que ceux-ci peuvent provoquer. Elle permet de garder une qualité de vie optimale le plus longtemps possible, si l’évolution tumorale le permet. En cas d’apparition de symptômes ou d’élévation du taux de PSA, il faudra alors décider d’une stratégie thérapeutique à visée curative.
Les traitements curatifs
Plusieurs traitements peuvent être proposés pour traiter le cancer de prostate. Il est possible de les réaliser seuls ou associés les uns aux autres. Les traitements généralement envisagés sont la chirurgie, la radiothérapie externe, la curiethérapie, la chimiothérapie et l’hormonothérapie.
Chirurgie
La chirurgie est le traitement le plus fréquemment retenu. Souvent, elle consiste à retirer la prostate dans sa totalité et les vésicules séminales (prostatectomie radicale ou totale) et parfois être associée à un curage ganglionnaire (exérèse des ganglions) lorsqu’ils sont touchés.
Radiothérapie externe
La radiothérapie externe est elle aussi couramment proposée en cas de cancer de prostate. Elle consiste à détruire les cellules tumorales grâce à l’administration de rayonnements ionisants de façon très focalisée sur la tumeur, en épargnant le plus possible les tissus et organes avoisinants. L’irradiation diminue le risque de prolifération des cellules cancéreuses.
Les rayons sont générés par un accélérateur de particules. Ils sont dirigés de façon extrêmement précise en faisceaux pour atteindre la tumeur et les ganglions touchés à travers la peau.
Le protocole des séances de radiothérapie vous est expliqué lors d’une consultation prétraitement par le radiothérapeute. Il s’étale généralement sur plusieurs semaines, à raison de 5 séances par semaine. La dose délivrée, les modalités pratiques de l’irradiation ainsi que les potentiels effets secondaires précoces et tardifs vous sont aussi communiqués lors de cette consultation. Puis, un scanner de repérage est prévu durant lequel les manipulateurs en radiologie réalisent des marquages sur la peau aux points d’entrées des faisceaux. Les séances de traitement peuvent alors débuter.
Curiethérapie
La curiethérapie peut être une possibilité dans le traitement des cancers de prostate. Elle est proposée seule ou associée à la radiothérapie externe. Elle consiste, à l’instar de la radiothérapie externe, à irradier la tumeur avec des rayons ionisants. En revanche, la curiethérapie est réalisée directement au contact de la lésion, en interne, grâce à la mise en place de sources radioactives directement dans la prostate (pose de grains d’or ou de sources d’iridium). La curiethérapie est un traitement local qui permet de limiter les effets indésirables sur les organes à risque (la vessie, le rectum…).
Hormonothérapie
Les tumeurs prostatiques sont hormonosensibles. Leur croissance est stimulée par les androgènes (notamment la testostérone). Le traitement par hormonothérapie consiste donc à stopper la stimulation des cellules cancéreuses par la testostérone afin de limiter le développement de la lésion tumorale.
Chimiothérapie
La chimiothérapie consiste à délivrer par perfusion ou médicament oral des principes actifs capables de s’attaquer aux cellules tumorales présentes dans le corps humain. Il est possible d’administrer un médicament ou plusieurs en association. Ce traitement complète la prise en charge par chirurgie, radiothérapie et hormonothérapie.
Quelle que soit la prise en charge du cancer de la prostate proposée, aucune décision ne sera prise sans tenir compte de l’avis du patient. Le choix de réaliser une surveillance active ou de débuter les traitements sera à discuter avec votre médecin lors du diagnostic initial de cancer. Votre avis sera bien évidemment pris en compte.
A la fin des traitements du cancer de prostate, un suivi rapproché est maintenu pour veiller au bon état général du patient. Des consultations en alternance avec les différents spécialistes (urologue, oncologue, radiothérapeute…) sont organisées. Cette surveillance est également précieuse pour contrôler les signes d’une éventuelle récidive de la maladie.