Le Sénat a récemment voté en faveur d’une proposition de loi destinée à améliorer le soutien financier et la prise en charge des soins pour les personnes atteintes de cancer du sein. Ce texte, déjà validé par l’Assemblée nationale, vise à réduire les coûts restants à la charge des patientes. Il a été modifié au Sénat pour garantir une égalité de traitement entre toutes les personnes touchées par des cancers.
Un soutien législatif à l’approche de la fin d’Octobre Rose
Le vote au Sénat intervient dans le contexte d’Octobre Rose, campagne internationale de sensibilisation au dépistage du cancer du sein. Ce 30 octobre, le Sénat a adopté à l’unanimité une version ajustée de la proposition de loi « pour une prise en charge complète des soins associés au cancer du sein ». Ce texte, qui avait reçu l’approbation des députés au printemps, a été recentré sur les dépenses spécifiquement liées au cancer du sein.
La ministre Agnès Canayer a exprimé un « avis de sagesse positif », marquant un soutien prudent mais favorable à ces ajustements. Selon elle, les modifications apportées assurent un équilibre juridique qui renforcera la prise en charge des soins pour les patientes, allégeant ainsi les difficultés financières souvent rencontrées.
Des témoignages émotionnants des sénatrices
La loi a suscité un large soutien parmi les sénateurs, tous partis confondus, en partie grâce aux témoignages personnels de certains parlementaires. La sénatrice Corinne Féret a particulièrement ému l’assemblée en partageant l’impact personnel de cette maladie et en insistant sur l’urgence de réduire le fardeau financier pour les malades.
Sylvie Valente-Le Hir, qui a elle-même surmonté un cancer du sein, a plaidé pour que cette loi aide les patientes en allégeant leurs charges matérielles. Elle a souligné l’importance de ce texte pour accompagner les patientes dans leur processus de guérison.
Des frais importants restant à la charge des malades
Même si le cancer du sein est reconnu comme une affection de longue durée par la Sécurité sociale, de nombreux frais associés au traitement restent à la charge des patientes. En moyenne, ces frais peuvent varier entre 1 300 et 2 500 euros, incluant des éléments non couverts comme les sous-vêtements adaptés ou les produits nécessaires pour gérer les effets secondaires des traitements. La proposition de loi entend soulager cette pression financière en couvrant certains de ces coûts.
Un texte révisé pour assurer l’équité de prise en charge
La version initiale de la loi prévoyait une prise en charge intégrale des soins pour le cancer du sein, incluant l’exonération des franchises médicales et du ticket modérateur. Cependant, pour éviter de créer des disparités avec les autres cancers, un amendement a été introduit pour recentrer cette prise en charge uniquement sur les frais strictement liés au traitement du cancer du sein, comme les prothèses mammaires et les tatouages médicaux post-chirurgicaux.
Cet ajustement, introduit par Philippe Mouiller, président de la commission des affaires sociales, vise à préserver l’égalité entre tous les assurés souffrant de maladies graves. La loi permettrait désormais de couvrir des produits non remboursés jusqu’ici, comme les crèmes et accessoires, dans le cadre d’un forfait spécifique pour les patientes ayant subi une mammectomie ou une tumorectomie.
Amélioration des remboursements des soins de support
Un autre amendement, élaboré avec le soutien du gouvernement, introduit la prise en charge intégrale de certains soins de support pour les patientes en cours de traitement ou en rémission du cancer du sein. Cette couverture inclut des prestations telles que l’activité physique adaptée, le soutien psychologique, et les conseils en diététique, dont les effets bénéfiques sont reconnus pour la guérison et la prévention des récidives. La rapporteure Cathy Apourceau-Poly a toutefois exprimé des réserves quant au montant du forfait, qu’elle juge insuffisant pour couvrir la durée nécessaire au traitement.
Vers l’adoption finale de la Loi
La proposition de loi doit encore être revue par l’Assemblée nationale pour une deuxième lecture. Ce processus permettra d’affiner le texte et d’obtenir un consensus sur une version finale. La ministre de la Santé a annoncé que la liste des soins couverts sera ajustée par arrêté, garantissant ainsi une prise en charge mieux adaptée aux besoins spécifiques des patientes.
Cette loi, une fois adoptée, représenterait un progrès considérable pour les femmes atteintes de cancer du sein en France, en assurant une prise en charge plus complète et en réduisant les coûts souvent imposés par cette maladie dévastatrice.