Le cancer de l’utérus fait partie des cancers dits « à bon pronostic », c’est-à-dire présentant, aujourd’hui, de bonnes chances de guérison.
Toutefois, les chances de survie d’un cancer de l’utérus dépendent hautement de son stade d’évolution au moment du diagnostic du cancer de l’utérus, ainsi que de nombreux autres critères, dont le profil de chaque patiente et le type de tumeur décelée, ainsi que la présence ou non de métastases.
Aussi, deux cancers de l’utérus chez deux patientes différentes ne présenteront pas nécessairement les mêmes chances de guérison, et les statistiques générales ne sont pas forcément représentatives de tous les cas.
En outre, il convient également de distinguer le cancer du corps de l’utérus (également appelé cancer de l’endomètre), du cancer de col de l’utérus qui, lui, présente un pronostic plus délicat, sans être un cancer « à mauvais pronostic » à proprement parler.
Le cancer du corps de l’utérus
Le cancer du corps de l’utérus, ou cancer de l’endomètre, est une tumeur qui se développe à partir de cellules de l’endomètre, muqueuse tapissant les parois utérines. Il s’agit le plus fréquemment d’un carcinome, mais il existe également des carcinosarcomes et des sarcomes de l’utérus, ainsi que d’autres tumeurs cancéreuses plus rares.
Il est important de ne pas confondre le cancer de l’utérus, ou du corps utérin, avec le cancer du col de l’utérus, qui présente un pronostic et un protocole de dépistage et de prévention complètement différents.
Le cancer de l’endomètre est souvent complètement asymptomatique à ses débuts. Au fil de son développement, il peut se traduire par différents signes cliniques, dont le plus fréquent est un saignement vaginal anormal, survenant généralement après la ménopause. Des écoulements vaginaux atypiques, contenant du sang ou non, peuvent également être corrélés à un état précancéreux ou à un cancer du corps de l’utérus.
Lorsque le cancer se trouve à un stade avancé de son évolution, des symptômes généraux peuvent apparaître (fatigue, amaigrissement, douleurs, fièvre…).
Les chances de guérison du cancer du corps de l’utérus en chiffre
Les chances de guérison du cancer du corps de l’utérus varient d’un cas à l’autre en fonction de multiples facteurs, et les chiffres généraux, s’ils donnent une idée globale des tendances, ne permettent pas d’élaborer le pronostic d’une patiente.
La survie à 5 ans est de 83 %, le cancer de l’utérus fait donc partie des cancers à bon pronostic, c’est-à-dire ceux dont les chances de survie sont statistiquement supérieures à 80 %.
Pour autant, ce chiffre global ne prend pas en compte le stade, le grade et les caractéristiques de chaque cancer, qui impactent grandement les chances de survie des patientes.
Dans les faits, les femmes atteintes d’un cancer de l’utérus diagnostiqué à un stade précoce de son évolution ont des chances de guérison bien supérieures à celles dont le cancer est diagnostiqué à un stade avancé. Toutes les femmes n’ont donc pas 80 % de chances de survivre à leur cancer.
Le carcinome endométrioïde est le type de cancer du corps de l’utérus le plus souvent rencontré. Lorsqu’il est diagnostiqué à un stade précoce (stade I et stade II) – ce qui représente heureusement la plupart des cas – ses chances de guérison oscillent entre 70 % et 90 %.
Dans son stade intermédiaire (stade III), il offre entre 58 % et 47 % de chances de guérison, et sa survie à 5 ans tombe à 15 % à 17 % seulement au dernier stade de son évolution (stade IV).
Le traitement du cancer de l’utérus
Le traitement du cancer de l’utérus est systématiquement personnalisé en fonction du profil de chaque patiente, de son projet de vie et des caractéristiques propres à sa maladie. Habituellement, les armes thérapeutiques fondamentales de la lutte contre le cancer sont mobilisées, à savoir la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie, le plus souvent en association.
L’agressivité des différentes thérapies envisagées dépend essentiellement du stade d’évolution du cancer (local, régional, distant) et de son grade.
La chirurgie dans le traitement du cancer de l’utérus
La chirurgie est un traitement de référence du cancer du corps de l’utérus. Elle consiste habituellement en hystérectomie, c’est-à-dire une ablation de l’utérus, parfois accompagnée d’une salpingo-ovariectomie, ablation des ovaires et des trompes de Fallope.
Chez la femme ménopausée, la salpingo-ovariectomie préventive peut être proposée même en cas de cancer très localisé, car les ovaires n’étant d’ores et déjà plus fonctionnels, les inconvénients de l’intervention sont moindres au regard du bénéfice de leur retrait (réduction des risques de récidive).
En cas de cancer de l’utérus de stade très avancé, les organes voisins de l’utérus (vessie, rectum…) peuvent également être ôtés afin d’obtenir une marge de sécurité suffisante pour réduire les risques de récidive.
La chimiothérapie dans le traitement du cancer de l’utérus
La chimiothérapie fait également partie du traitement du cancer de l’utérus, notamment lorsque ce dernier s’est propagé à des organes distants ou présente un risque important de récidive. Elle peut être utilisée à visée curative en complément d’autres thérapies, ou à visée palliative, le plus souvent seule. Dans ce dernier cas, elle permet essentiellement de diminuer les symptômes de la maladie pour améliorer la qualité de vie de la patiente.
Enfin, la radiothérapie est couramment utilisée pour traiter le cancer de l’utérus. Associée à la chimiothérapie, elle peut adopter une portée curative ou palliative.
La radiothérapie dans la guérison du cancer de l’utérus
La radiothérapie consiste à irradier les cellules cancéreuses afin de détruire leur ADN. Elle est couramment employée dans la prise en charge du cancer de l’utérus, habituellement à la suite d’une chirurgie et, parfois, en complément d’une chimiothérapie. La radiothérapie peut intervenir à différentes étapes du traitement de la maladie et peut être administrée selon différents procédés comme par ex le Cyberknife.
Avant le retrait chirurgical de la tumeur, elle permet de réduire sa taille afin de faciliter l’opération. Après l’intervention chirurgicale, elle vient détruire les cellules cancéreuses restantes pour minimiser les risques de récidive et, indépendamment d’autres traitements, elle vise à atténuer les symptômes du cancer.
Le cancer de l’utérus peut être traité par radiothérapie externe ou interne. La radiothérapie externe consiste à irradier l’utérus à l’aide d’une source de rayons ionisants situés à l’extérieur de l’organisme (ou accélérateur de particules).
La radiothérapie interne, ou curiethérapie, consiste à insérer une source radioactive à l’intérieur de l’organisme, au plus près de la tumeur ou du site opéré, et permet ainsi de diminuer les doses reçues par les tissus voisins (tels que le rectum ou la vessie).
Le cancer de l’utérus offre, aujourd’hui, des chances de guérison relativement élevées en comparaison d’autres cancers dits à mauvais pronostic, comme le cancer du poumon ou du pancréas. La radiothérapie, généralement associée à d’autres traitements, joue un rôle primordial dans l’amélioration des chances de survie des patientes atteintes de cancers de l’utérus.
Son administration à la suite d’une ablation chirurgicale de la tumeur permet notamment de réduire significativement les risques de récidive à court, moyen et long terme.