Anatomie et rôle fonctionnel de l’endomètre
source : https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/
L’endomètre est la muqueuse qui recouvre l’intérieur de l’utérus, un des organes reproducteurs de la femme. Il joue un rôle important puisqu’il prépare l’utérus à recevoir un éventuel embryon en cas de fécondation. L’endomètre devient alors plus épais et plus vascularisé sous l’effet des hormones féminines : les œstrogènes et la progestérone.
S’il n’y a pas de fécondation, la muqueuse se détache de l’utérus pour être évacuée pendant les règles. Ce cycle menstruel se répète jusqu’à la ménopause, période pendant laquelle les ovaires cessent de produire les hormones et, où les règles disparaissent.
Cancer de l’endomètre : généralités
Le cancer de l’endomètre concerne la paroi interne du corps de l’utérus. La prise en charge thérapeutique peut impliquer plusieurs traitements, dont la radiothérapie externe.
Lorsqu’un cancer se développe dans l’endomètre, il touche la paroi intérieure du corps de l’utérus, là où se passe la grossesse. Une tumeur de l’endomètre se forme à partir de cellules normales proliférant de façon anarchique. Une masse composée de cellules anormales se développe alors, ce qui crée la tumeur.
La majorité des cancers de l’endomètre sont des carcinomes. Cela signifie qu’ils se développent à partir de l’épithélium, la couche superficielle de cellules de l’endomètre. En France, le cancer de l’endomètre représente plus de 7 200 nouveaux cas diagnostiqués chaque année. Ce type de cancer est donc le 4ème cancer féminin, et le cancer gynécologique le plus courant après le cancer du sein.
Les personnes les plus touchées sont les femmes ménopausées. Le diagnostic est bien souvent réalisé vers 68 ans en moyenne. Plusieurs facteurs de risque peuvent encourager la naissance d’une tumeur de l’endomètre, tels que le diabète, le traitement hormonal substitutif de la ménopause, l’obésité ou encore un facteur génétique.
Les symptômes du cancer de l’endomètre
Le cancer de l’endomètre peut être asymptomatique lorsque la maladie est à un stade précoce. Bien souvent, il est diagnostiqué vers l’âge de 68 ans, donc chez la femme ménopausée. Il n’existe pas à l’heure actuelle de dépistage organisé pour le cancer de l’endomètre comme c’est le cas pour le cancer du col de l’utérus ou le cancer du sein.
Plusieurs signes cliniques font suspecter un cancer de l’endomètre. Le plus fréquent concerne des saignements vaginaux après la ménopause, ou en dehors des règles chez les femmes non ménopausées : on parle de métrorragies. Ces symptômes ne sont pas uniquement révélateurs d’un cancer, mais nécessitent de consulter votre médecin rapidement pour en connaître les causes.
D’autres symptômes peuvent survenir comme des ménorragies (des règles inhabituellement abondantes), des leucorrhées (des pertes blanches plus abondantes et potentiellement roses du fait de la présence de sang, et parfois nauséabondes), des douleurs dans la région abdomino-pelvienne, de la fièvre, un lymphœdème dans les membres inférieurs, des saignements de la vessie ou du rectum, une ascite, une perte de poids ou de l’appétit, des infections urinaires fréquentes ou des troubles respiratoires.
Bien sûr, tous ces signes cliniques ne révèlent pas nécessairement la présence d’un cancer de l’endomètre et peuvent être liés à d’autres problèmes de santé. Mais il est préférable de consulter son médecin ou gynécologue dès l’apparition d’un ou de plusieurs de ces symptômes inhabituels, surtout si vous constatez des saignements anormaux ou une modification des menstruations (tant sur le flux que sur la durée).
Diagnostic du cancer de l’endomètre
Le diagnostic repose sur plusieurs examens. En cas de suspicion de tumeur de l’endomètre, le médecin vous prescrit généralement une échographie pelvienne pour contrôler l’épaississement de l’endomètre. En cas d’examen suspect, une biopsie est préconisée pour analyser des échantillons de tissus. La biopsie est l’examen déterminant pour confirmer le diagnostic de cancer et connaître les caractéristiques d’une tumeur.
Si besoin, ces examens sont complétés par un bilan d’extension afin de connaître l’étendue de la maladie (IRM pelvienne, TEP scanner, etc.).
C’est avec l’ensemble de ces résultats que votre médecin est en mesure de connaître le type de tumeur, son stade et son grade, son extension possible aux ganglions et organes proches, sa localisation exacte, etc. Toutes ces informations sont indispensables pour pouvoir proposer un plan de traitement parfaitement adapté à votre situation.
Quels sont les différents stades d’un cancer de l’endomètre ?
Il existe plusieurs types de cancers de l’endomètre. Le plus courant est le carcinome endométrioïde de l’endomètre (entre 75 et 80 % des cas).
Le stade d’invasion de l’endomètre détermine le degré de propagation de la maladie. Il est habituellement établi après la chirurgie qui consiste à retirer l’utérus et les structures annexes.
On utilise la classification FIGO pour identifier le stade du carcinome de l’utérus et du sarcome. Cette classification ne comprend pas de stade 0, contrairement à la classification TNM. Plus le stade est élevé, plus la tumeur s’est propagée en dehors de son siège initial.
On distingue 4 grands stades du carcinome de l’utérus :
- Au stade I, la tumeur est limitée à l’endomètre, avec un possible envahissement jusqu’à la moitié du myomètre (la couche de muscle qui tapisse l’intérieur de l’utérus).
- Au stade II, il existe une extension au col de l’utérus (sans être un cancer du col de l’utérus).
- Au stade III, le cancer s’est propagé en dehors de l’utérus, dans les structures voisines comme le vagin, les paramètres ou les ganglions lymphatiques proches (pelviens ou para-aortiques) ou à la séreuse utérine.
- Au stade IV, les organes proches ou plus lointains peuvent être envahis (vessie, rectum, foie, poumons, os…).
Comme pour le carcinome utérin, il existe 4 grands stades de sarcome de l’utérus, la forme la plus rare de tumeur de l’endomètre qui concerne seulement 2 à 5 % des cas et qui prend naissance dans le tissu musculaire ou conjonctif de l’utérus :
- Le stade I correspond à une tumeur localisée dans l’endomètre, peu importe sa taille.
- Le stade II implique un envahissement aux structures proches (ovaires, trompes de Fallopes, vagin, ligaments) ou celles situées dans le bassin.
- Le stade III indique qu’il existe une ou plusieurs extensions en dehors de l’abdomen ou aux ganglions lymphatiques (pelviens ou para-aortiques).
- Le stade IV correspond à la présence d’envahissement plus lointain (vessie, rectum, foie, os, poumon, cerveau…).
Le stade du cancer de l’endomètre est un des éléments déterminants à prendre en compte pour estimer le pronostic des patientes et aider les spécialistes à choisir le traitement le plus adapté. Il a aussi une influence sur le taux de survie à 5 ans lorsqu’il est analysé avec l’ensemble des facteurs pronostiques et prédictifs.
L’espérance de vie est plus importante lorsque le stade est peu avancé. En présence d’une tumeur limitée à l’endomètre, les chances de survie à 5 ans s’élèvent à environ 95 %. Cela représente près de 70 % des tumeurs de l’endomètre. En revanche, si la maladie est métastatique et à un stade avancé, les chances de survie à 5 ans sont plus faibles.
Il est donc très important de pouvoir repérer le cancer de l’endomètre rapidement, lorsque la tumeur est à un stade encore précoce, pour augmenter les chances de guérison des femmes atteintes de cancer de l’endomètre.
Traitements du cancer de l’endomètre
En fonction des données recueillies sur la tumeur et votre état de santé général, un plan de traitement vous est proposé. Le choix des différents traitements est discuté en réunion de concertation pluridisciplinaire avec plusieurs spécialistes pour vous offrir une prise en charge optimale selon le type de cancer diagnostiqué.
Pour traiter le cancer de l’endomètre, plusieurs options sont possibles. Les traitements sont administrés seuls ou en association les uns avec les autres. Il peut s’agir d’une chirurgie, d’une radiothérapie externe, d’une curiethérapie, d’une chimiothérapie ou encore d’une hormonothérapie. Par ailleurs, un essai clinique peut être proposé, en fonction de votre dossier médical.
La chirurgie du cancer de l’endomètre
La chirurgie est le traitement de référence de ce type de cancer. Elle concerne essentiellement les cancers non étendus ou très peu étendus. Cela veut dire que la tumeur est limitée au corps de l’utérus, à l’utérus ou aux organes directement voisins de l’utérus.
La radiothérapie externe du cancer de l’endomètre
La radiothérapie externe est généralement proposée afin de compléter l’opération chirurgicale. Pour certains cancers plus étendus ou lorsque la chirurgie est impossible, elle constitue alors le traitement principal. Lorsque la radiothérapie complète la chirurgie, il faut attendre entre 6 à 8 semaines après l’opération pour débuter l’irradiation.
Pour traiter le cancer de l’endomètre, on utilise majoritairement une technique de radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité (RCMI), celle-ci permettant de réduire de façon significative les éventuels effets indésirables (principalement urinaire et digestif) comparée aux techniques conformationnelles tridimensionnelles plus anciennes.
L’irradiation pour un cancer de l’endomètre concerne la zone du pelvis (ou du bassin). Parfois, cette irradiation peut être élargie à la région lombo-aortique lorsqu’il y a une atteinte des ganglions. L’appareil utilisé lors de la radiothérapie externe se nomme accélérateur de particules. Il dirige des rayons à travers la peau vers la tumeur (si celle-ci n’a pas été retirée) ou à l’emplacement où elle se trouvait (s’il y a eu une chirurgie).
Comme pour tout traitement de radiothérapie, un scanner de repérage est nécessaire pour visualiser et « marquer » la zone à traiter. Puis, une étape est indispensable pour l’équipe de radiothérapie, invisible pour les patients : il s’agit de la préparation dosimétrique. Aidé du physicien et du dosimétriste, le radiothérapeute calcule les doses précises ainsi que le fractionnement nécessaire pour un traitement efficace tout en limitant les risques. Ces étapes expliquent le laps de temps parfois variable entre la 1re consultation et le début du traitement de radiothérapie.
La curiethérapie du cancer de l’endomètre
L’autre option d’irradiation possible est la curiethérapie. Réalisée seule ou associée à la radiothérapie externe, elle permet d’irradier de façon très focalisée à l’intérieur de l’utérus. Si la curiethérapie se déroule avant la chirurgie, un applicateur est placé directement au contact de la tumeur. Lorsqu’elle se déroule après la chirurgie (dans la plupart des cas), l’applicateur est posé directement sur la cicatrice chirurgicale. Ce processus n’est pas douloureux.
La curiethérapie peut être à débit pulsé (nécessitant une hospitalisation de 5 à 7 jours) ou à haut débit de dose (2 à 4 séances).
La chimiothérapie du cancer de l’endomètre
Pour certaines tumeurs de l’endomètre, les médecins proposent parfois une chimiothérapie. C’est le cas en présence de cancers peu avancés ou strictement limités au corps de l’utérus. En revanche, la chimiothérapie peut être envisagée comme traitement principal en cas de cancer de stade avancé métastatique. Selon le type de tumeurs, elle peut également être associée à la radiothérapie ou à l’hormonothérapie.
L’hormonothérapie du cancer de l’endomètre
Elle est l’un des traitements possibles de certaines tumeurs métastatiques de l’endomètre.
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