INSTITUT DE RADIOTHÉRAPIE ET DE RADIOCHIRURGIE

H. HARTMANN

17 février 2021

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Le cancer du poumon à petites cellules (CBPC)

Catégorie(s) : Traitements
Le cancer du poumon à petites cellules
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Le cancer du poumon à petites cellules est une forme de cancer relativement rare, mais agressive, nécessitant d’être diagnostiqué et pris en charge le plus précocement possible. Il s’agit d’une urgence thérapeutique.

 

Le cancer du poumon à petites cellules, qu’est-ce que c’est ?

Le cancer du poumon à petites cellules, de son véritable nom Cancer Bronchique à Petites Cellules (CBPC), est un cancer des cellules neuroendocrines des bronches. Cette forme concerne environ 15% des cancers du poumon en France. Son principal facteur de risque est le tabagisme.

Il s’agit d’un cancer qui évolue rapidement, mais dont malheureusement les symptômes apparaissent tardivement, souvent après l’évolution de la maladie en métastases, ce qui retarde le diagnostic et assombrit le pronostic du patient.

On considère qu’environ 60% des cancers du poumon à petites cellules sont diagnostiqués alors qu’ils ont déjà atteint le stade métastatique. Cette forme de cancer du poumon est donc rarement opérable; l’arsenal thérapeutique contient principalement de la chimiothérapie et de la radiothérapie.

 

Traitement du cancer du poumon à petites cellules

De façon générale, ce cancer peut être classé en deux stades :

  • Stade dit « localisé » comprenant en réalité les stades I à III, en cas de maladie localisée dans le poumon avec ou sans atteinte ganglionnaire.
  • Stade dit « disséminé » équivalent au stade IV de la maladie, en cas d’atteinte métastatique.

Selon le stade de la maladie, peuvent se définir deux stratégies thérapeutiques :

Dans le cas des cancers dits « disséminés », la chimiothérapie représente la principale option thérapeutique. Ce cancer se révélant la plupart du temps, initialement, très chimio-sensible, c’est-à-dire répondant bien à la chimiothérapie au début. Celle-ci est désormais associée à une immunothérapie lorsque réalisable. L’association Chimiothérapie-Immunothérapie constitue le traitement de référence.

Effectivement leur mécanisme d’action a un effet synergique majorant l’efficacité du traitement général. La chimiothérapie est un traitement médicamenteux systémique détruisant les cellules dont la réplication est rapide comme les cellules du cancer du poumon à petites cellules. L’immunothérapie, quant à elle, vise à apprendre au système immunitaire à identifier les cellules cancéreuses, afin que l’organisme puisse les détruire par lui-même.

Dans le cas des cancers dits « localisés », l’association Radiothérapie thoracique et Chimiothérapie est le traitement de référence et de première ligne.

La radiothérapie peut en effet être envisagée à visée curative lorsque le cancer est localisé. Dans les formes étendues, elle adopte davantage une portée palliative, permettant d’atténuer les symptômes causés par le cancer sans offrir une guérison complète.

 

La radiothérapie dans le traitement du cancer du poumon à petites cellules

radiothérapie cancer endomètre

La radiothérapie est un traitement largement utilisé dans la lutte contre tous les types de cancers. Elle intervient pour traiter les cancers du poumon à petites cellules localisés, en association avec une chimiothérapie dès que possible.

Ce traitement n’est toutefois pas indiqué dans les formes de cancers du poumon à petites cellules étendues/disséminées, puisque son utilisation nécessite de pouvoir cibler les cellules cancéreuses afin de les détruire.

En effet, la radiothérapie vise à irradier les cellules cancéreuses à l’aide de rayons ionisants qui endommagent leur ADN, ce qui supprime leur capacité à se répliquer.

Afin de limiter la toxicité aux organes avoisinants tout en délivrant une dose dite « curative » à la masse tumorale, la radiothérapie, externe classique, est habituellement réalisée de façon conformationnelle avec modulation d’intensité. Elle débute dans les 6 semaines après instauration de la chimiothérapie, et s’étale sur 6 à 7 semaines à raison d’une séance par jour, cinq jours par semaine.

De plus, au décours de cette première étape de traitement, en cas de bonne réponse pulmonaire et en absence de progression de la maladie en dehors des poumons, il est réalisé de façon systématique une irradiation prophylactique cérébrale (IPC). Effectivement, les cellules cancéreuses du cancer du poumon à petites cellules ont un tropisme au niveau du cerveau. C’est un des principaux lieux de rechute du cancer. La radiothérapie cérébrale prophylactique permet de réduire significativement d’environ 50% ce risque. Elle permet donc une amélioration de la qualité de vie et surtout du taux de survie des patients.

Cependant, comme tout traitement contre le cancer, la radiothérapie peut provoquer des effets secondaires marqués et durables, bien que tous les patients n’en développent pas. Des troubles généraux peuvent survenir (fatigue, nausée, troubles mnésiques en cas d’IPC, etc.), ainsi que des symptômes propres à la zone irradiée, ici le thorax et les poumons (toux, essoufflement, poumon radique, etc.).

Lors de la radiothérapie thoracique, la zone cutanée du thorax à travers laquelle passent les rayons est agressée. Le patient peut présenter des rougeurs et irritations, une sécheresse localisée, voire un brunissement de la peau pouvant perdurer à long terme.

 

Conclusions

Dans le cadre du traitement du cancer du poumon à petites cellules où les options de traitement sont encore très limitées, la recherche de nouvelles thérapies alternatives s’avère cruciale.

En ce sens, les immunothérapies, qui ont une action ciblée et offrent des résultats prometteurs, constituent le fer de lance de la recherche scientifique en la matière. Ce type de cancer étant souvent diagnostiqué à un stade très avancé, les traitements locaux demeurent en effet peu efficaces, et la mise en œuvre de traitements systémiques performants s’affirme comme un enjeu majeur de la lutte contre ces cancers étendus et métastatiques.

Plus d’informations sur la radiothérapie du cancer du poumon

 

Bibliographie:

  1. https://www.cancer.ca/fr-ca/cancer-information/cancer-type/lung/treatment/treatment-for-small-cell-lung-cancer/?region=qc
  2. https://curie.fr/dossier-pedagogique/cancer-du-poumon-des-traitements-de-plus-en-plus-personnalises

Dr Pauline CASTELNAU-MARCHAND

Le Dr Pauline Castelnau-Marchand a rejoint l’équipe de l’Institut de Radiothérapie Hartmann en 2020, afin de poursuivre son activité médicale et de recherche, elle est notamment très impliquée dans la prise en charge des cancers du sein chez les femmes jeunes, des cancers ORL, urologiques ou encore digestifs. Le Docteur Castelnau-Marchand est également engagée dans l’enseignement et la formation médicale, en tant que vice-présidente du Club des Oncologues Radiothérapeutes Parisiens (CORP) depuis 2018.

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