INSTITUT DE RADIOTHÉRAPIE ET DE RADIOCHIRURGIE

H. HARTMANN

18 octobre 2022

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Cancer du rein & tumeur du rein : Prise en charge, diagnostic et traitements

Catégorie(s) : cancer du rein
Cancer rein organe corps humain
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Le cancer du rein est une maladie relativement rare, en France. Il existe différentes façons de le prendre en charge, et le protocole de traitement de chaque patient est habituellement élaboré au cas par cas, en fonction des critères propres à chaque tumeur et à chaque profil. La prise en charge de référence du cancer du rein consiste en une chirurgie oncologique.

Les thérapies ciblées et l’immunothérapie sont quant à elles, proposées dans les formes métastatiques du cancer du parenchyme rénal et la chimiothérapie pour celles des cancers des voies excrétrices.

Sa survie est en nette amélioration ses dernières années, avec une survie à 5 ans ayant gagné 13 points de pourcentage en 25 ans (de 57 % à > 70 % entre les diagnostics de 1990 et ceux de 2015). Cette amélioration de la survie est liée à un dépistage plus précoce des maladies et surtout à l’avènement de nouveaux traitements systémiques, à savoir les thérapies ciblées ainsi que l’immunothérapie, permettant d’offrir un contrôle de la maladie de plus en plus prolongé.

 

Le cancer du rein – Définition

On différencie, le cancer du rein atteignant le parenchyme rénal, qui représente plus de 85 % de l’ensemble des cancers des voies urinaires hautes, du cancer des voies excrétrices (uretères). Ces cancers des voies urinaires hautes sont à différencier des cancers des voies basses, à savoir principalement le cancer de vessie.

Le corps humain compte deux reins, logés dans la partie haute de l’abdomen, de part et d’autre de la colonne vertébrale. Le rein est un organe du tractus urinaire qui permet, entre autres, de filtrer le sang pour éliminer les toxines de l’organisme dans l’urine. Il joue également un rôle clé dans la régulation de la pression sanguine.

Douleurs aux reins

Il existe différents types de cancers du rein. Parmi eux, le carcinome à cellules claires est le cancer du rein le plus commun (représentant 70% des cas). Il se développe à partir des cellules composant les parois des tubules du rein ; tandis que les tumeurs des voies excrétrices urinaires sont principalement des carcinomes urothéliaux.

 

Le cancer du Rein: facteurs de risques et données épidémiologiques

 

Diagnostic du cancer du rein

Le cancer du rein est une maladie qui progresse habituellement initialement de façon silencieuse, sans causer de symptômes aux premiers stades de son évolution. Lorsque des symptômes apparaissent, il s’agit habituellement d’une hématurie (présence de sang dans les urines), éventuellement associée à des douleurs au niveau du dos et de l’abdomen, un œdème des membres inférieurs, une pression artérielle élevée et/ou une anémie.

Le dépistage et diagnostic passe par un examen clinique, biologique et radiologique comportant initialement soit une échographie mais surtout un scanner abdominal. La tumeur est rarement palpable lors de l’examen clinique, tandis que le scanner permet de visualiser et de bien décrire une lésion d’allure tumorale et nécessitant un traitement.

Il est relativement rare d’avoir recours à une biopsie dans le cadre du diagnostic du cancer du rein, mais un examen anatomopathologique est systématiquement pratiqué sur la tumeur une fois cette dernière ôtée chirurgicalement.

L’examen anatomopathologique des cellules cancéreuses prélevées consiste à les analyser au microscope, afin de les caractériser leur type et sous-type histologique.  Il s’agit d’une étape cruciale du diagnostic, indispensable pour élaborer le protocole de traitement le mieux adapté à chaque cancer et à chaque patient.

Des examens d’imagerie médicale complémentaires peuvent être prescrits pour affiner le diagnostic, ou rechercher d’éventuelles métastases (scanner cérébral, IRM, scintigraphie osseuse, etc.).

 

Traitements du cancer du rein

La chirurgie oncologique s’impose comme le traitement de référence du cancer du rein. Elle consiste à ôter la tumeur pour éviter sa propagation, ou, si le cancer s’est déjà propagé, pour ralentir sa progression et améliorer le confort de vie du patient.

Le rein n’étant pas un organe vital à proprement parler – cela parce que l’organisme en est pourvu de deux, alors qu’un seul suffit pour vivre – le chirurgien dispose d’une marge de manœuvre considérable, ce qui rend la chirurgie aisée dans la prise en charge des tumeurs localisées. La chirurgie peut consister en une néphrectomie partielle ou totale élargie.

La prise en charge des cancers de stade avancé est plus délicate, comportant des possibilités de thérapies ciblées, immunothérapie ou chimiothérapie selon le stade, les comorbidités et antécédents des patients.

 

Place de la Radiothérapie dans le cancer du rein

L’utilisation de la radiothérapie dans la prise en charge du cancer du rein reste actuellement anecdotique. Elle est plus volontiers privilégiée pour traiter les métastases osseuses ou cérébrales des tumeurs rénales en vue d’un contrôle local de certains sites métastatique +/- à visée antalgique.

La radiothérapie consiste à irradier les cellules cancéreuses à l’aide de rayons en les détruisant via l’altération de leur ADN.

Dans le cadre de la prise en charge d’un cancer du rein, la chirurgie est souvent suffisante pour traiter les formes localisées, et la radiothérapie est alors exclue du protocole de traitement pour ne pas endommager inutilement des tissus sains. Toutefois, la radiothérapie des métastases peut permettre de contrôler durablement la maladie en association aux traitements systémiques (thérapie ciblée, immunothérapie, chimiothérapie).

 

En résumé sur le cancer du rein

Peu répandu, le cancer du rein mérite d’être pris en charge précocement pour offrir aux patients le meilleur pronostic.

Pour le détecter au plus tôt, il est important d’être attentif à tout symptôme qui pourrait évoquer la présence d’une tumeur rénale. L’hématurie, présence de sang dans les urines, est, de loin, le premier symptôme du cancer du rein. La sévérité de ce symptôme n’est pas corrélée à la gravité de la maladie : la présence de sang dans les urines doit donc pousser à consulter un médecin même lorsqu’elle est infime, et même lorsqu’elle disparaît spontanément.

Le traitement chirurgical est le traitement de première intention dans les formes localisées. Dans les formes plus avancées, les progrès actuels dans la recherche de nouvelles molécules (thérapies ciblées et immunothérapies) permettent une nette amélioration de la survie globale.

Dr Pauline CASTELNAU-MARCHAND

Le Dr Pauline Castelnau-Marchand a rejoint l’équipe de l’Institut de Radiothérapie Hartmann en 2020, afin de poursuivre son activité médicale et de recherche, elle est notamment très impliquée dans la prise en charge des cancers du sein chez les femmes jeunes, des cancers ORL, urologiques ou encore digestifs. Le Docteur Castelnau-Marchand est également engagée dans l’enseignement et la formation médicale, en tant que vice-présidente du Club des Oncologues Radiothérapeutes Parisiens (CORP) depuis 2018.

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