INSTITUT DE RADIOTHÉRAPIE ET DE RADIOCHIRURGIE

H. HARTMANN

21 octobre 2020

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Le cancer du sein chez la jeune femme 🎗️ Octobre Rose

Catégorie(s) : Cancer du sein
Cancer du sein femme jeune
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Interview d’Hannah LAMALLEM,

Oncologue Radiothérapeute à l’Institut de Radiothérapie Hartmann et co-fondatrice de l’Institut Rafaël


Le cancer du sein chez la jeune femme

Retranscription de la vidéo

J’ai la joie de recevoir le docteur Hannah LAMALLEM, oncologue, radiothérapeute et cofondatrice de l’Institut Rafaël. C’est une joie de recevoir enfin une femme, surtout pour parler du cancer du sein.

Est-ce que le cancer du sein représente une part très importante de tes consultations ?

Docteur Hannah LAMALLEM : Le cancer du sein, c’est notre principale activitĂ© aujourd’hui et j’ai une activitĂ© assez importante de patientes jeunes qu’on prend en charge avec l’ensemble de l’équipe de la clinique Hartmann.

Qu’est-ce que tu appelles jeunes ?

Docteur Hannah LAMALLEM : Beaucoup de patientes de moins de 45 ans

Donc des patientes qui n’ont pas encore Ă©tĂ© mamans pour la plupart ?

Docteur Hannah LAMALLEM : Pas forcĂ©ment, mais effectivement, c’est une des problĂ©matiques dans la prise en charge de ces patientes.

Est-ce une nouveauté ?

Docteur Hannah LAMALLEM : Non. Moi, ça fait une bonne dizaine d’annĂ©es maintenant que je suis oncologue radiothĂ©rapeute et on voit dĂ©jĂ  depuis une dizaine d’annĂ©es une incidence qui diminuĂ© des cancers du sein par contre, on a vu augmenter le nombre de cancers du sein chez la femme jeune.

Alors probablement on en détecte plus par le dépistage, donc, même si le dépistage officiellement en France est à partir de 50 ans, beaucoup de dépistages individuels sont réalisés à l’échelle des gynécologues qui sont très sensibles et qui font ce qu’il faut pour que les femmes aient des mammographies dès l’âge de 40 ans ou dès qu’il y a un cancer dans la famille, des mammographies sont faites.

On a vu aussi l’incidence augmenter parce que les facteurs de risque dans notre environnement aujourd’hui sont nombreux. Le tabac, est un facteur de risque, on sait que les femmes fument de plus en plus et donc on n’a plus de cancer du sein. Le fait d’avoir peu ou pas d’activité physique, est un facteur de risque. Le poids, et notamment la tendance au surpoids, est un facteur de risque. Le fait que les femmes aient moins de grossesses, qu’elles allaient être moins, tout ça, ce sont des facteurs de risque de cancer du sein.

Donc, grâce au dépistage, on en détecte un nombre très important, et est-ce que grâce à ce dépistage, on arrive à mieux soigner cette maladie et à mieux la prendre en charge puisqu’elle est prise plus précocement ?

Docteur Hannah LAMALLEM : L’objet du dĂ©pistage est effectivement de dĂ©tecter plus prĂ©cocement des cancers du sein. Avec pour objectif de les guĂ©rir. Ce qui est le cas surtout dans l’Ouest parisien ou il y a un taux de dĂ©pistage qui est important et donc de diagnostic de cancer du sein prĂ©coce, qui sont l’essentiel des cancers du sein.

Ce n’est pas fréquent de découvrir un cancer du sein clinique, c’est à dire une auto palpation ou une palpation à la consultation de gynéco. Ça existe, mais ce n’est pas la situation la plus fréquente.

Est-ce que l’examen de mammographie suffit ? On entend parfois que la mammographie, ça ne suffit pas.

Docteur Hannah LAMALLEM : Le problème de la mammographie, c’est que c’est très bien chez la femme mĂ©nopausĂ©e parce que les seins sont un peu moins denses et donc, la mammographie dĂ©tecte bien les modifications de structure. Chez la femme jeune, les seins sont beaucoup plus denses donc mammographie n’est pas toujours capable de dĂ©tecter et nous avec l’expĂ©rience ont fait mammographie et Ă©cographie et la combinaison des deux permet d’amĂ©liorer les rĂ©sultats. Cependant dans le cadre du dĂ©pistage national, c’est juste une mammographie.

Qu’en est-il des patientes qui n’ont pas encore eu d’enfant ? J’imagine que les traitements sont quand même invasifs et peuvent avoir des conséquences sur la fécondité ?

Docteur Hannah LAMALLEM : D’abord, chez la femme jeune, heureusement on ne diagnostique pas que des cancers agressifs et des cancers avancĂ©s. On a aussi la situation oĂą on dĂ©couvre des maladies prĂ©coces. Et donc, le traitement sera toujours un traitement chirurgical associĂ© Ă  une radiothĂ©rapie. Se posera parfois la question de l’hormonothĂ©rapie et pendant la pĂ©riode d’hormonothĂ©rapie on ne peut pas autoriser de grossesse parce que les mĂ©dicaments sont toxiques pour l’embryon. Donc, pendant une pĂ©riode qui est au minimum de deux ans après un cancer du sein, quand il y a une indication d’hormonothĂ©rapie, il est vivement, voire interdit d’avoir des enfants.

Par contre, chez la femme jeune qui a un cancer du sein plus agressif qui va nécessiter de la chimiothérapie. Là, la question va se poser parce que malheureusement, la chimiothérapie va entraîner un arrêt des cycles, parce qu’il va y avoir une destruction au niveau ovarien des ovocytes. Et le risque que nous ayons, c’est que la reconstitution de ce stock est difficile, incertaines, il y a donc un risque effectivement de stérilité liée au traitement.

La précaution est de faire des prélèvements d’ovocytes pour pouvoir autoriser une grossesse au décours des traitements.

J’imagine qu’après la joie extrĂŞme, c’est de revoir les patientes avec leur bĂ©bĂ© ?

 Docteur Hannah LAMALLEM : Oui effectivement. Alors on a aussi malheureusement, des situations oĂą on a des grossesses et cancer du sein en mĂŞme temps. En effet, les femmes enceintes, mĂŞme si elles sont suivies sur le plan gynĂ©cologique, bien Ă©videmment, la grossesse Ă©tant plutĂ´t un Ă©vènement joyeux, on n’y pense jamais et le dĂ©pistage pendant la grossesse, c’est compliquĂ© parce que les seins sont modifiĂ©s.

Donc, la palpation est compliquée et on ne fait pas d’imagerie des seins pendant les grossesses.

Il nous arrive d’avoir un diagnostic de cancer du sein pendant la grossesse ou juste après.

Quel est le plan d’attaque dans ces cas-là ?

Pendant la grossesse, tout dépend du stade de la grossesse. Quand malheureusement, le stade très précoce (stade de l’embryon de moins de 3 mois) on est obligé de proposer une interruption thérapeutique de grossesse parce que les traitements ne sont pas compatibles avec le développement de l’enfant.

Quand c’est un stade fœtal, on peut autoriser des traitements de chimiothérapie qui va autoriser un développement normal pour le bébé et on finit les traitements après l’accouchement.

Il faut savoir que pendant la grossesse, les chimiothérapies sont mieux tolérées. En effet du fait qu’elles aient un volume de diffusion, parce qu’il y a une hyperactivité au niveau sanguin, il y a une dilution plus importante des traitements de chimio et cela se passe très bien.

Et les chimiothérapies qu’on utilise ne sont pas des chimiothérapies toxiques pour le bébé. On fait les chimiothérapies toxiques après pour autoriser justement un déroulement de grossesse le plus normal possible

Donc, c’est un message plein d’espoir. Merci à Hannah LAMALLEM

Radiothérapie Hartmann

L’Institut de Radiothérapie et Radiochirurgie H. Hartmann est rattaché au groupe SENY, filiale d’ELSAN, qui développe et gère des établissements de diagnostic et des centres de traitement du cancer. Titulaire d’une autorisation délivrée par l’Agence Régionale de Santé, nous répondons à l’ensemble des critères de fonctionnement édictés par l’Institut National du Cancer (INCa).

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