Par le Docteur Alain Toledano
Les carcinomes épidermoïdes, également appelés carcinomes squameux, représentent une catégorie majeure de cancer se développant à partir de cellules squameuses. Minces et plates, elles tapissent la surface de divers tissus dans le corps. Leur incidence est élevée et ils peuvent affecter plusieurs organes, chacun présentant des caractéristiques anatomiques et cliniques distinctes. Dans cet article, découvrez une présentation des différents types de carcinomes épidermoïdes.
Définition des carcinomes épidermoïdes
Les carcinomes épidermoïdes sont des tumeurs malignes qui se forment à partir des cellules squameuses. C’est un type de cellules plates et minces qui constituent la couche externe de la peau (épiderme) et recouvrent également les muqueuses des organes comme l’œsophage, la vulve, le vagin et le canal anal. Ces cellules sont impliquées dans diverses fonctions de protection et de régulation de l’environnement interne du corps.
Les carcinomes épidermoïdes sont des cancers qui peuvent se manifester sous différentes formes, notamment sous la forme d’un cancer de la peau et des muqueuses, mais ils peuvent aussi affecter les poumons et d’autres organes.
Les 3 types de carcinomes squameux
1. Les carcinomes épidermoïdes de l’Oesophage
L’œsophage est un organe tubulaire musculaire qui relie la bouche à l’estomac. Parmi les cancers de l’œsophage, les carcinomes épidermoïdes se développent à partir des cellules squameuses qui tapissent la paroi interne de l’organe. Ils sont souvent liés à des facteurs de risque comme la consommation excessive d’alcool et de tabac, ainsi qu’à une alimentation pauvre en fruits et légumes. Ces tumeurs peuvent se manifester par des difficultés à avaler (dysphagie), des douleurs thoraciques et une perte de poids involontaire.
2. Les carcinomes épidermoïdes de l’appareil gynécologique (vulve et vagin)
Les carcinomes épidermoïdes de la vulve et du vagin se développent à partir des cellules de la peau des régions génitales externes chez les femmes. Ils sont souvent associés à des infections persistantes par le virus du papillome humain (VPH), en particulier les souches à haut risque. D’autres facteurs de risque incluent le tabagisme, l’âge avancé et les antécédents de lésions précancéreuses. Ces carcinomes peuvent se présenter sous forme de plaies, d’ulcères ou de nodules dans la région génitale externe ou à l’intérieur du vagin. Leur diagnostic repose sur des examens physiques, des biopsies et des tests d’imagerie médicale.
3. Les carcinomes épidermoïdes du canal anal
Les carcinomes épidermoïdes du canal anal se développent dans les tissus de la région anale. Ils sont souvent associés à des infections par le VPH, en particulier les souches à haut risque. Leur incidence semble en augmentation, notamment chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Ces carcinomes peuvent provoquer des symptômes comme des douleurs anales, des saignements rectaux et des démangeaisons. Le diagnostic de ces cancers repose sur des examens physiques, des biopsies et des examens d’imagerie.
Le diagnostic des carcinomes épidermoïdes
En règle générale, le pronostic du carcinome épidermoïde est favorable lorsqu’il est détecté à un stade précoce et traité de manière adéquate. Les petites tumeurs retirées précocement ont souvent un pronostic excellent, avec un traitement généralement efficace et un taux de survie élevé. La plupart de ces carcinomes demeurent localisés dans leur site d’origine et ne s’étendent que localement dans les tissus environnants.
Cependant, dans certains cas, le cancer peut se propager (ou métastaser) à d’autres parties du corps, notamment à la peau, aux ganglions lymphatiques adjacents et aux organes voisins, ce qui peut entraîner une issue fatale. Les tumeurs de plus de 2 centimètres de diamètre ou celles qui s’étendent à plus de 2 millimètres de profondeur, ainsi que celles situées près des zones sensibles comme les oreilles, les lèvres, les cicatrices ou les nerfs, présentent un risque accru de métastases.
Dans le cas où le cancer est traité avant de se propager, les chances de guérison sont généralement élevées. Cependant, si des métastases sont déjà présentes, même avec un traitement, les chances de survie à 5 ans sont considérablement réduites, avec un taux d’environ 34 %. Il est donc crucial de détecter et de traiter les carcinomes épidermoïdes à un stade précoce pour améliorer les perspectives de survie et de rémission à long terme.
Traitement des carcinomes épidermoïdes
Les praticiens abordent le traitement du carcinome épidermoïde selon diverses méthodes. Celles-ci incluent le curetage et l’électrodessication, où la tumeur est grattée et brûlée à l’aide d’une aiguille électrique, ainsi que l’excision chirurgicale, qui consiste à retirer la tumeur.
La cryochirurgie, qui utilise le froid extrême pour détruire le cancer, et l’application de médicaments chimiothérapeutiques sur la peau font également partie des options de traitement. La thérapie photodynamique combine l’application de produits chimiques et de rayons laser sur la peau pour traiter le carcinome épidermoïde.
Dans les cas de récidive ou d’extension de la tumeur, une intervention chirurgicale contrôlée par microscopie de Mohs peut être nécessaire. Pour les cas où le cancer s’est propagé à une seule partie du corps ou à quelques parties seulement, la radiothérapie est souvent préconisée. Cependant, lorsque le cancer est étendu, la radiothérapie peut ne pas être appropriée et la chimiothérapie peut s’avérer inefficace.
