Le cancer de l’estomac, ou cancer gastrique, est une tumeur rare qui se développe à partir des cellules de la muqueuse tapissant l’estomac.
La plupart des cancers de l’estomac sont des adénocarcinomes (plus de 90 % des cas) associés à plusieurs facteurs de risques connus, dont certains sont évitables.
La prise en charge de cette maladie étant encore délicate, il est important de s’attacher à prévenir son apparition autant que possible, ce qui passe essentiellement par l’adoption de saines habitudes de vie.
Les progrès de la médecine oncologique, et notamment le développement des thérapies ciblées, apportent toutefois de nouvelles alternatives thérapeutiques prometteuses qui pourraient renforcer la tendance à la diminution constante de la mortalité depuis les années 1990.
Les facteurs de risques du cancer de l’estomac sont des éléments qui augmentent la probabilité de survenue de cette maladie.
La présence d’un ou de plusieurs facteurs risques ne signifie pas pour autant qu’une personne souffrira forcément d’un cancer gastrique un jour et, à l’inverse, un cancer peut se développer sans la présence de facteurs de risques.
Ainsi, la bactérie Helicobacter Pylori, qui se développe dans l’estomac, est un cancérigène avéré. Elle est également associée aux ulcères de l’estomac, eux-mêmes facteurs de risques du cancer gastrique.
Les ulcères sont, en effet, à l’origine d’inflammations chroniques qui forcent les cellules de la muqueuse gastrique à se renouveler fréquemment pour se réparer en permanence.
Or, plus les cellules saines se renouvellent, plus le risque de survenue d’une erreur au cours du processus de multiplication cellulaire est élevé. Ce sont ces erreurs dans la formation des nouvelles cellules qui provoquent l’apparition de cellules cancéreuses.
Le virus Epstein Barr, la maladie de Biermer, les antécédents familiaux, l’origine ethnique, le surpoids, les antécédents de chirurgies gastriques, les polypes gastriques, la consommation d’alcool, le tabagisme et une alimentation riche en sel sont d’autres facteurs de risque reconnus.
Enfin, certaines substances chimiques utilisées pour la conservation des aliments, telles que les nitrates et nitrites, sont des cancérigènes suspectées. À l’inverse, une alimentation riche en vitamine A et C, grâce à un apport majoritaire de céréales complètes, de légumes et de fruits frais, pourrait jouer un rôle protecteur.
Les symptômes du cancer de l’estomac ne sont pas spécifiques à cette pathologie et peuvent traduire bon nombre d’autres maladies – souvent bénignes.
Parmi eux, on observe des douleurs localisées dans la partie haute de l’estomac, des nausées, des vomissements (parfois hémorragiques), des difficultés ou douleurs pour avaler et la présence de sang dans les selles.
Lorsque la maladie est à un stade avancé de son évolution, une altération générale de la santé du patient peut survenir, se traduisant par une grande fatigue, un amaigrissement, un essoufflement et de la fièvre. En cas d’hémorragie de la tumeur, une anémie peut survenir.
Le diagnostic du cancer de l’estomac comporte habituellement un examen clinique au cours duquel le patient est examiné et questionné sur ses symptômes et sur ses antécédents familiaux et médicaux.
Une endoscopie complète l’examen clinique. Cet examen consiste à introduire dans l’estomac, via l’œsophage, une petite caméra filaire ainsi que des outils chirurgicaux pour localiser, observer et prélever des fragments de la tumeur.
L’examen des fragments en laboratoire permet de confirmer la nature cancéreuse de la tumeur, une étape nécessaire à l’élaboration d’un protocole de traitement adapté au cas par cas.
Différents types de traitements peuvent être mis en œuvre pour prendre en charge un cancer de l’estomac.
Le choix des thérapies les mieux adaptées se fait au regard du stade de la maladie au moment du diagnostic, de son grade (agressivité), de ses éventuelles caractéristiques particulières (marqueurs spécifiques, caractère génétique, etc.) ainsi que du profil du patient (âge, volonté, comorbidités, etc.).
Habituellement, la chirurgie, souvent associé à de la chimiothérapie avant et après sont les traitements de référence des cancers de l’estomac localisés. Elle consiste à enlever la tumeur (tumorectomie) ou l’estomac dans sa totalité (gastrectomie).
Lorsque le cancer se trouve à un stade localement avancé, une chimiothérapie avec une thérapie ciblée ou une immunothérapie sont couramment associées. Ce traitement systémique, qui élimine les cellules cancéreuses dans tout l’organisme sans se limiter au site local de la tumeur, vise à réduire les risques de récidive.
En cas de cancer de l’estomac de stade avancé, la chimiothérapie avec une thérapie ciblée ou une immunothérapie devient parfois les seuls traitements administrés. Elle permet de ralentir la progression de la maladie pour offrir au patient une meilleure qualité de vie et longévité.
La radiothérapie a un rôle limité dans le cadre de la prise en charge du cancer de l’estomac.
Toutefois, une radiothérapie néoadjuvante est parfois pratiquée pour réduire la taille de la tumeur afin de faciliter son exérèse chirurgicale.
Une radiothérapie adjuvante est également parfois délivrée après une chirurgie pour réduire les risques de récidive de la maladie, bien que ce ne soit pas la procédure standard. Cette radiothérapie adjuvante comme toute radiothérapie peut entrainer des effets secondaires variables selon les patients.
Le cas échéant, la radiothérapie adjuvante est couramment associée à une chimiothérapie (radiochimiothérapie), ces deux traitements ayant la capacité de renforcer mutuellement leurs effets.
Enfin, un traitement de radiothérapie symptomatique, pour le contrôle local de métastases et de ganglions tumoraux, peut être administré en cas de cancers avancés et/ou métastatiques. Elle vise à contrôler localement la maladie ou soulager le patient de symptômes gênants.
Les cancers digestifs, de manière générale, présentent encore un pronostic délicat aux vues des statistiques générales de survie nette à 5 ans (environ 30%).
Toutefois, il est important de prendre ces chiffres avec des pincettes, car ils sont élaborés au regard d’une tendance de groupe, et non en tenant compte des caractéristiques particulières de chaque patient et de chaque tumeur.
Or, le cancer est une maladie aux multiples facettes, à laquelle les généralités ne siéent pas – c’est d’ailleurs ce qui explique en partie la complexité de sa prise en charge.
Les nouveaux traitements de radiothérapie, d’immunothérapie et de thérapies ciblées permettent d’augmenter la survie des patients lorsqu’ils peuvent en bénéficier.
Il existe donc de grandes disparités au sein du groupe observé, avec des pronostics pouvant complètement varier au regard de l’âge, l’état de santé et les comorbidités de chaque patient, ainsi que de l’agressivité de chaque tumeur et du type de traitements administrés.