cancer du péritoine

Le cancer du péritoine : points clés

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Le cancer du péritoine est une maladie rare, qui comptabilise moins de 200 diagnostics chaque année en France. Cette faible incidence est inéluctablement corrélée à une méconnaissance de cette maladie, qui affecte sa prise en charge.

Ainsi, il convient de ne pas confondre le cancer du péritoine avec la carcinose péritonéale, envahissement du péritoine par les cellules cancéreuses d’un autre cancer avancé beaucoup plus courant, (souvent du cancer du côlon ou cancer de l’ovairecancer de l’estomac, cancer du pancréas ou du sein)  mais au traitement et au pronostic différents.

Les cancers du péritoine sont des tumeurs primaires, c’est-à-dire des cancers naissant des cellules du péritoine. Les plus communes sont le carcinome péritonéal primitif, le pseudomyxome péritonéal, le mésothéliome péritonéal, la léiomyomatose péritonéale disséminée et les tumeurs desmoplastiques à petites cellules.

 

Facteurs de risque du cancer du péritoine

 

Les facteurs de risque du cancer du péritoine primaire ne sont pas encore élucidés. Il est toutefois possible que l’exposition à des substances cancérigènes, telles que l’amiante, soit un facteur de risque de mésothéliome péritonéal.

Des facteurs génétiques et troubles héréditaires pourraient également être à l’œuvre dans l’apparition de ces pathologies cancéreuses rares, sans qu’il n’y ait, pour l’heure, de consensus scientifique à ce sujet.

En cas de cancer du péritoine secondaire, un antécédent de cancer de la région abdomino-pelvien, et notamment de l’ovaire ou du côlon, est un facteur de risque majeur.

 

Cancer du péritoine : Symptômes

 

Les symptômes du cancer du péritoine primaire ne sont pas spécifiques, et peuvent traduire de nombreuses pathologies, souvent bénignes.

Parmi les potentiels signes de cancer du péritoine, on peut observer une ascite (épanchement de liquide abdominal) qui entraîne un gonflement de l’abdomen. Des douleurs abdominales, occlusions intestinales ou hernies peuvent également survenir.

Les différents troubles digestifs occasionnés par les cancers du péritoine peuvent engendrer des nausées et vomissements. À terme, le cancer peut provoquer une altération de l’état de santé générale (perte de poids, fatigue, fièvre, etc.).

 

Diagnostic du cancer du péritoine

 

Le plus souvent, le cancer du péritoine est diagnostiqué de manière fortuite au cours d’examens d’imagerie médicaux prescrits pour déterminer la cause de douleurs abdominales et/ou troubles digestifs.

Les examens d’imagerie médicaux (radiographie, scanner et/ou IRM) permettent de localiser les éventuelles tumeurs du péritoine, et de déterminer leurs nombre, forme, volume et étendue.

Une coelioscopie peut compléter l’imagerie médicale pour mieux observer les lésions et/ou guider une biopsie.

 La biopsie est l’examen de diagnostic incontournable des maladies cancéreuses. Elle consiste à prélever des cellules cancéreuses de la tumeur décelée pour les examiner au microscope en laboratoire (examen anatomopathologique).

L’examen anatomopathologique permet de déterminer si la tumeur est effectivement cancéreuse et, le cas échéant, de récolter des informations nécessaires à l’élaboration d’un protocole traitement adapté (stade, grade, type, etc.).

 

Cancer du péritoine : traitements

 

Le cancer du péritoine est une maladie encore méconnue, qui ne bénéficie pas forcément d’un protocole de traitement de référence.

La prise en charge de chaque patient est déterminée au cas par cas par une équipe médicale pluridisciplinaire en fonction de multiples facteurs, dont le type de tumeur diagnostiquée et le profil du patient et ses volontés.

 

Cancer du péritoine traitement : les différentes thérapies prises en charge

La chimiothérapie, cocktail de substances antitumorales, est souvent le traitement de première ligne du cancer du péritoine.

Traditionnellement, on a recours à la chimiothérapie systémique pour traiter la plupart des maladies cancéreuses. Celle-ci est administrée par voie orale ou intraveineuse.

Avec ce mode d’administration, la chimiothérapie circule dans le sang et voyage à travers tout l’organisme, ce qui lui permet d’atteindre les cellules cancéreuses où qu’elles se trouvent.

Dans le cadre de la prise en charge du cancer du péritoine, on peut avoir recours à différents modes d’administration de la chimiothérapie pour obtenir une action localisée au niveau du péritoine. On parle chimiothérapie péritonéale.

La chimiothérapie péritonéale consiste à administrer le traitement directement dans la cavité abdominale délimitée par le péritoine. Les substances antitumorales sont ainsi directement en contact avec les cellules cancéreuses, ce qui augmente l’efficacité du traitement.

Il existe différents types de chimiothérapie péritonéale : la Chimiothérapie Hyperthermique Intra Péritonéale (CHIP) et la Chimiothérapie Intrapéritonéale Pressurisée par Aérosols (PIPAC).

La CHIP consiste à diluer les substances chimiothérapie dans un soluté, dans lequel les différents organes de la cavité abdominale vont baigner.

La cavité abdominale est également chauffée jusqu’à 42° ou 43°, la chaleur ayant pour effet à la fois de détruire les cellules tumorales et d’augmenter la pénétration de la chimiothérapie pour maximiser son efficacité.

Créé en 2013, la PIPAC est consiste, quant à elle, à administrer la chimiothérapie sous forme d’aérosol, directement dans la cavité abdominale.

Elle permet surtout de réduire les effets secondaires de la chimiothérapie, afin de maximiser son efficacité sans atteindre le seuil de toxicité problématique pour la santé du patient. La PIPAC s’adresse surtout aux patients trop fragiles pour la CHIP.

Lorsqu’elle est possible, la chirurgie est également pratiquée pour éliminer le plus de cellules cancéreuses possible du péritoine.

Cette intervention, nommée la cytoréduction, peut inclure l’ablation partielle ou totale du péritoine (péritonectomies) et de différents organes de l’abdomen.

 

Cancer du péritoine traitement : place de la radiothérapie dans la prise en charge de la maladie

La radiothérapie n’a classiquement pas sa place dans la prise en charge du cancer du péritoine. Toutefois, cette maladie étant mal connue, son protocole de traitement est amené à varier au cas par cas.

Aussi, il est possible qu’une radiothérapie soit mobilisée à des fins palliatives ou curatives, pour traiter des métastases localisées, réduire des symptômes gênants, renforcer les effets d’une chimiothérapie ou faciliter une chirurgie oncologique.

 

Cancer du péritoine : durée de vie

 

Le cancer du péritoine primitif étant une maladie rare et encore mal connue, il n’est pas prudent de généraliser des statistiques de survie peu représentatives.

Dans les années 80, ces cancers étaient d’emblée considérés comme de mauvais pronostic. Ils ont depuis bénéficié d’avancées médicales considérables, comme l’invention récente de la PIPAC, qui permet d’obtenir 60 % à 70% de réponse clinique de la maladie (régression du cancer).

De nombreux facteurs propres à la fois au profil du patient, aux caractéristiques de chaque tumeur et aux types de thérapies mises en œuvre impactent l’espérance de vie au cancer du péritoine. La CHIP, par exemple, peut offrir un taux de survie de plus de 50 % à 5 ans.

 

Ilan Darmon

Le Dr Ilan Darmon fait partie de l'équipe médicale de l'Institut de Radiothérapie et de Radiochirurgie H. Hartmann qu’il a rejoint depuis 2018, après 3 années d’exercice à l'Institut Curie Paris comme Praticien Assistant Spécialiste des Centre de Lutte Contre le Cancer (CLCC).

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