Le cancer du col de l’utérus est une pathologie susceptible de récidiver, notamment lorsqu’il a été diagnostiqué à un stade avancé de son évolution. Dans ce cas de figure, les alternatives thérapeutiques sont souvent différentes de celles envisageables lors d’un cancer initial.
Pour autant, il demeure toujours possible de prendre en charge un cancer de col de l’utérus, que cela soit à travers la mise en œuvre de thérapies curatives visant une guérison complète, ou de traitements palliatifs destinés à maintenir une bonne qualité de vie.
Le cancer du col de l’utérus récidivant en France
Le cancer du col de l’utérus touche environ 2 900 femmes chaque année, et cause plus de 1 100 décès annuellement. Il fait donc partie des cancers à pronostic délicat, bien moins bon que celui du cancer du sein, par exemple, qui, s’il est significativement plus répandu, présente un taux de survie à 5 ans de plus de 80 %.
Le taux de survie global à 5 ans du cancer du col de l’utérus, lui, plafonne à 63 %. Chez les patientes traitées présentant un cancer du col de stade précoce, le taux de survie global à 5 ans dépasse les 90 %. Chez ces patientes, la fréquence des récurrences est de l’ordre de 10 à 20 %. Pour les stades avancés ce taux de récidive est plus élevé et dépend de plusieurs facteurs péjoratifs dont : le stade FIGO initial, la présence de ganglions, d’emboles, ou encore le type histologique non épidermoïde.
Le cancer peut récidiver, localement sur l’utérin ou le fond vaginal en cas d’antécédent chirurgical, régionalement sous la forme d’un ganglion pelvien, ou sous la forme d’une maladie métastatique. Selon le type de rechute, différents traitements sont envisageables. Tous doivent être discutés en Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP).
Le traitement par chimiothérapie de la récidive du cancer du col de l’utérus
La chimiothérapie constitue actuellement l’un des traitements de référence des récidives du cancer du col de l’utérus. Il est habituellement possible de l’envisager pour traiter les cancers de tout stade, quand bien même le cancer initial aurait déjà été traité par ce biais.
L’objectif de la chimiothérapie va dépendre des autres traitements auxquels elle peut être associée ainsi que de la localisation et l’étendue de la rechute.
Si possible, elle est associée à d’autres traitements tels que la chirurgie ou la radiothérapie, elle a alors une portée curative visant à éliminer définitivement les cellules cancéreuses afin d’obtenir une guérison durable. Seule, elle a souvent une fonction palliative et visant à prolonger l’espérance de vie, parfois très durablement, à diminuer les symptômes et améliorer la qualité de vie des patientes.
Le traitement par chirurgie de la récidive du cancer du col de l’utérus
Un traitement chirurgical peut être envisagé en cas de récidive locale ou régionale d’un cancer du col de l’utérus. Celui-ci dépend généralement des interventions effectuées dans la prise en charge du cancer initial et de la localisation de la récidive.
Les récidives locales peuvent être traitées à travers l’ablation des zones atteintes, généralement avec une marge de sécurité plus étendue que lors du traitement du cancer initial. Ainsi, les chirurgies conservatrices sont généralement écartées au profit d’interventions radicales.
Lorsque les récidives sont régionales, le traitement de référence consiste en une exentération pelvienne, à savoir à l’extraction de la plupart des organes de l’abdomen et tissus pelviens. La chirurgie est alors associée à de la chimiothérapie post-opératoire à visée curative pour éradiquer les éventuelles cellules tumorales résiduelles malgré la chirurgie ablative.
Lorsque les récidives atteignent des zones éloignées du site du cancer primitif, la chirurgie n’est généralement pas une option retenue, car son bénéfice est discutable.
Le traitement par radiothérapie de la récidive du cancer du col de l’utérus
La radiothérapie externe et/ou interne (curiethérapie) peut être envisagée pour traiter une récidive locale ou régionale pelvienne ou lombo-aortique du cancer du col de l’utérus, seule ou en complément d’une chimiothérapie (radiochimiothérapie).
Elle peut être administrée à portée palliative ou curative. Lorsqu’elle est utilisée à visée curative, elle cherche à éliminer les cellules cancéreuses pour prévenir les nouvelles récidives.
Consulter notre article sur le traitement de radiothérapie par le système CyberKnife®
En cas de récidive isolée chez une patiente ayant déjà été opérée pour son cancer, peut se discuter la réalisation d’une radiothérapie stéréotaxique (très localisée), associée à une chimiothérapie et une surveillance rapprochée.
À visée palliative, elle permet davantage de contrôler les symptômes de la maladie, et notamment d’atténuer les saignements et les douleurs, communs en cas de cancer du col de l’utérus.
Le traitement par thérapies ciblées de la récidive du cancer du col de l’utérus
Les thérapies ciblées, qui font figure de traitements relativement novateurs dans la prise en charge du cancer du col de l’utérus, peuvent également être envisagées en cas de récidive, dans une optique curative ou palliative.
Dans le cas du cancer du col de l’utérus récidivant, les thérapies ciblées à base d’anticorps monoclonaux sont privilégiées. Ces derniers ciblent une protéine particulière que l’on retrouve habituellement en grand nombre sur les cellules cancéreuses du col de l’utérus.
Les molécules utilisées dans le cadre ce type de thérapies ciblées entravent le développement des tumeurs en bloquant leurs facteurs de croissance, mais permette aussi d’accroître les effets de la radiothérapie et de la chimiothérapie.
Les essais cliniques dans le traitement de la récidive du cancer du col de l’utérus
Les essais cliniques sont des études réalisées pour étudier en pratique de nouvelles thérapies ou associations de thérapies. La plupart de ces essais recherchent constamment de nouvelles participantes, mais, pour autant, toutes les patientes ne correspondent pas systématiquement aux critères recherchés.
L’inclusion à un essai clinique se fait tant en fonction de l’adéquation entre le profil de la patiente et celui des participantes recherchées, mais également au terme d’une réflexion personnelle et éclairée.
De fait, si certains traitements en cours d’étude peuvent sembler très prometteurs, l’analyse de leur efficacité et de leurs effets secondaires à court, moyen et long terme est toujours en court. C’est donc une option souvent envisagée lorsqu’aucun traitement actuellement disponible n’offre de solution satisfaisante.
Conclusion
La récidive d’un cancer du col de l’utérus peut être plus compliquée à traiter qu’un cancer initial, notamment lorsque les cellules cancéreuses se sont étendues à des organes éloignés du site primitif de la maladie. Le prise en charge doit systématiquement être discutée en Réunion de Concertation Pluridisciplinaire.
La surveillance rigoureuse de l’évolution de la maladie après un traitement et tout au long de la période de rémission demeure essentielle pour détecter à temps tout signe d’une éventuelle récidive et la prendre en charge au plus tôt.